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L’importation du lait en poudre…un danger pour l’industrie laitière ?

Midani Dhaoui, président du Syndicat tunisien des agriculteurs, a critiqué, dans une intervention sur les ondes de Mosaïque FM, dans Sbeh Ennes, les dispositions de la loi de finances 2023, dont l’article 21 relatif à l'annulation des taxes sur l'importation du lait en poudre.

"Cette mesure appuie l’agriculteur étranger et détruit l’industrie laitière nationale (…) L’Etat va importer le lait en poudre à des prix élevés, au moment où l'industrie locale de transformation est à l’arrêt, à cause de la politique agricole chaotique en Tunisie", a-t-il dit.

La Tunisie connaît, depuis septembre 2022, une pénurie du lait. La production quotidienne s’élève actuellement à 1.3 million de litres, tandis que la consommation est de 1.8 million.

Dhaoui a fait savoir que le stock stratégique de cette matière n’est pas épuisé mais il ne couvre que les besoins de dix jours seulement. Ce stock franchit le seuil des 50 millions de litres pendant le pic de la production entre janvier et la fin du printemps.

Certaines sources ont estimé que la Tunisie pourrait enregistrer une pénurie à partir du mois de juillet prochain si l’Etat ne prend pas des mesures pour augmenter le nombre des têtes des troupeaux dans le centre et le sud du pays, ou la crise du secteur est plus perceptible, vu que les agriculteurs comptent essentiellement sur les fourrages.
   
Contrairement aux éleveurs du nord et du nord-ouest qui exploitent les prairies, ceux du centre et du sud se plaignent de la hausse vertigineuse des prix des fourrages et appellent le gouvernement à augmenter le prix du lait demi-écrémé pour assurer leurs équilibres financiers et faire face à l’augmentation des coûts de production.

Il est à noter que 75% du lait produit est conditionné, alors que le reste est destiné aux dérivés.